Ce 25 septembre, le premier ministre s'est rendu à Chamonix Mont-Blanc accompagné de Ségolène Royal et quelques autres ministres ou secrétaires d'état, dans le cadre du conseil national de la montagne. Cette visite coîncidait avec la journée nationale de l'air et servait en quelque sorte de support avancé à la cop 21, conférence mondiale sur le climat qui doit se tenir à Paris en décembre. L'importante délégation se rendait en plusieurs rotations à la mer de glace par le célèbre petit train du Montenvers pour confirmer de visu le recul des glaciers, en présence des députés, sénateurs, conseillers départementaux et régionaux, préfets et élus locaux. Après quelques explications de glaciologues de renom, des démonstrations de secours du PGHM et de la compagnie des guides, le premier ministre dressait les grandes lignes de la nouvelle loi montagne tandis que la ministre de l'environnement annonçait son projet de requalification du site du Montenvers, fonte des glaces oblige, la mer de glace désormais improprement nommée ayant perdu 100 m d'épaisseur en un siècle, et 30 m dans les seules 30 dernières, la langue terminale ayant reculé de plusieurs centaines de mètres durant la même période.
Des mesures de sécurité très importantes avaient été déployées, plusieurs jours avant et 250 gardes mobiles investissaient la vallée, le pays du Mont-Blanc et le versant concerné. L'ARSMB et Environn'Mont-Blanc avec une vingtaine de militants, avions l'intention d'interpeller pacifiquement nos ministres quant à des mesures à prendre en faveur du report modal notamment, pour améliorer la qualité de l'air, mesures qui tardent par manque de volonté politique, en matière de transports. Nous avons été empêchés manu militari et de façon violente d'approcher du bord de la voie ferrée. Nous avons même à deux reprises dans la journée été mollestés et malmenés par des gardes mobiles fort zélés. Bilan de fin de journée, deux blessés légers dans nos rangs. Bonjour la démocratie.
Que lors d'un tel dépalcement, la sécurité du premier ministre soit assurée, surtout en ces périodes troubles, nous le comprenons aisément. Mais que l'on fasse du massif un no-man's land, et qu'on violente des militants pacifiques identifiés, nous ne comprenons plus, sauf à imaginer que sur le passage du prince le peuple s'efface. En fait il ne s'est pas agi d'assurer seulement la sécurité, il a fallu assurer l'image. Tant pis pour l'humble expression du bon sens. A 2000 m, règnait une ambiance lissée et cravatée, en bas dans la vallée et aux abords de la capitale mondiale de l'alpinisme, ça sentait mauvais en dépit, une fois n'est pas coutume, de taux de polluants peu élévés. C'est d'ailleurs qu'émanaient de douteux relents.